Un
mur gris sur un ciel gris
Et
vice-versa
A
la limite des deux
Une
chevelure noire
Couchée
sur des genoux tremblants
Serrée
entre les deux bras maigres
D’une
jeune fille accroupie contre le mur gris
Loin
derrière le mur, un arbre mort
Étend
ses longs bras noirs dans la nuit tombante
Sous
les lampadaires blafards
Passe
une forme grise
Sur
un mur gris
Sous
un ciel gris
Que
passe ce passant
S’il
passe, rien ne se passe
Et
la fille pleure et la fille s’endort
Seule
avec le battement de son cœur
Seule
avec le battement de son cœur
Son
cœur qui ne demande qu’à battre
Plus
fort et au rythme d’un autre cœur
Son
cœur qui voudrait s’arrêter d’émotion
Pour
battre, battre à tout rompre
Que
passe ce passant
S’il
reste, que se passe-t-il ?
L’ombre
grise devient un homme
S’accroupit
à côté de la fille
Entre
eux deux, la chaleur naît
Qui
sèche les larmes de la fille, la fille
Qui
s’endort sur l’épaule du passant
Seule
avec le battement d’un autre cœur…
Et
la fille rouvre les yeux pour voir
En
face d’elle deux yeux
Deux
yeux qui regardent ses yeux
Et
l’homme et la fille lèvent les yeux
Pour
voir le soleil éclairer la nuit
L’arbre
mort et noir lancer ses branches
En
avant, se couvrir de feuilles et partir
En
dansant vers le soleil rougeoyant
Le
mur gris est rouge
Le
ciel gris est blanc
L’arbre
noir est vert
La
fille est femme
L’homme
est en elle
Et
ils sont seuls avec le battement de leurs cœurs…
Poème
publié en 1968 ou 1969 dans le Bulletin programme de la Troupe théâtrale de
l’INSA à Villeurbanne (Rhône).
1 commentaire:
Décodage poétique d'une simple épure.
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